"N'avouez jamais"

(J. Cocteau)

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Le monde vivant

D'où viens-je ?
D'où viens-je ?

Origines

Le monde vivant, ce sont des milliards de cellules depuis des milliards d’années, constituant autant de formes de vie les plus variées au fil du temps. Des bactéries aux ours polaires, plusieurs millions d’espèces, dont la nôtre, peuplent aujourd’hui la Terre.

 

Pourquoi le vivant est-il et quelles sont ses origines ? Ce questionnement existentiel a toujours préoccupé les Hommes qui ont bâti de nombreux mythes et religions, pour donner une signification au Monde, trouver un sens à leur existence et cacher l’angoisse de leur propre finitude. Hasard, intention ou propriété inhérente à la matière ? Chacun a un jour cherché sa réponse à sa manière, dans le scintillement d’une étoile, le va et vient de l’océan, ou le sourire d’un nouveau-né.

 

Les origines restent voilées, mais cette histoire s’ancre au plus profond de nous car dans l’infiniment petit qui nous constitue, se cache la mémoire de l’Univers. Les petits grains de matière qui composent tous les êtres vivants ont été forgés il y a plusieurs milliards d’années au cœur d’étoiles mourantes, bien avant la naissance du soleil. Les astres ne sont pas éternels, leur explosion a répandu dans l’espace ces briques élémentaires dont le vivant est construit.

 

De cette matière primordiale, a émergé la vie sur notre planète, un phénomène rendu possible par de multiples conjonctions favorables, mais dont l’origine reste incertaine. La vie est-elle née au fond des océans, au cœur des fumées volcaniques, dans la matrice minérale d’argiles humides, dans l’air électrisé de l’atmosphère, ou transportée par des étoiles filantes ? Parmi les nombreuses hypothèses scientifiques, un scénario a permis la synthèse de molécules organiques et leur réplication jusqu’aux premières cellules.

Qui suis-je ? Où sont les autres ?
Qui suis-je ? Où sont les autres ?

Evolution

Il a fallu beaucoup de temps pour de multiples essais transformés en de multiples existences, 3 milliards d’années pour passer d’un être unicellulaire à une girafe. Une longue évolution du monde vivant qui semble imprévisible et qui accouche un jour de la conscience. Et si l’astéroïde qui a décimé les dinosaures était passé 10mn plus tard…

 

Il a fallu beaucoup de « si » pour engendrer un être capable de demander son âge à l’Univers, Homo sapiens, "l’homme sage, intelligent, raisonnable", car il se passe quelque chose de spécial entre ses deux oreilles. 300.000 ans qu’il est debout, qu’il s’interroge, qu’il invente l’outil, l’art, la guerre, la capacité d’imaginer un autre monde au point d’en préparer le voyage. Une conscience qui englobe celle de soi, des autres, de l’espace et du temps. L’Homme n’est qu’un bout de l’histoire de la vie mais il est le seul à pouvoir la raconter.

 

Mais au fait, sommes-nous vraiment seuls à porter un regard sur le Monde ? L’alchimie de la vie a t’elle opéré ailleurs ? A ce jour la vie est unique dans la portion d’Univers qui nous est accessible. Il n’y a pas de 2nde preuve. Mais il y a des soupçons. D’autres zones habitables sont possibles dans les milliards de galaxies qui nous entourent, où vivent peut-être des bactéries qui ne se posent pas beaucoup de questions, ou bien d’autres intelligences qui ont sans doute les mêmes problèmes que nous.

Où vais-je ?
Où vais-je ?

Fragilité

Nous faisons partie d’un Tout qui nous constitue entièrement, c’est beau, rassurant, mais qu’en faisons-nous concrètement ? La vie est un système en équilibre, à la fois robuste et très fragile. L’histoire de la planète témoigne de catastrophes naturelles qui ont éliminé jusqu’à 95% des espèces, au cours de cinq grandes périodes étalées sur des millions d’années. Malgré tout, la vie a continué d’exister sans interruption. Actuellement nous vivons une 6e vague d’extinction, attribuée par les experts à l’impact de l’Homme sur son environnement. Mais à la différence des précédentes, la crise actuelle se compte seulement en dizaines d’années.

 

Aujourd’hui les activités humaines perturbent la stabilité des écosystèmes. Elles détruisent les milieux favorables à la vie, polluant l’eau source de toute existence, épuisant les ressources naturelles que l’on croyait autrefois infinies. Une croissance démesurée et une démographie galopante qui accélèrent la disparition de milliers d’espèces vivantes dont la plupart ne sont pas encore recensées. Il ne faut que quelques minutes pour abattre un chêne centenaire. Une érosion sans précédent de la biodiversité, ce tissu vivant de notre planète dont nous faisons partie et dont nous sommes dépendants.

 

Qu’elles soient brin d’herbe, éléphant ou ver de terre, toutes les vies comptent, car chaque espèce est le produit de millions d’années d’évolution biologique dont nous sommes issus. Cette diversité garantit le fonctionnement des réseaux et des services essentiels à notre survie. La biodiversité nourrit, soigne, habille, elle est source d’énergies et de richesses économiques mais aussi de plaisir et d’inspiration qui permettent de dépasser la simple condition d’humain. Chaque extinction est une perte irréparable qui nous appauvrit, qui menace notre part d’humanité. L’Homme en est la cause principale mais aussi une victime potentielle car les déséquilibres qu’il a introduits risquent de se retourner contre lui.

Perspectives

Que va-t-on boire ce soir ?
Que va-t-on boire ce soir ?

Devenir

Quel est le devenir du vivant ? Quel est notre avenir ? Nous avons acquis cette liberté fragile qui nous donne notre dignité et notre responsabilité actuelle, mais nous avons autant à craindre de la façon dont nous jouons avec les gènes et les atomes que d’une météorite ou d’un virus minuscule. Notre espèce est périssable. Et si elle disparaît, rien ne se verra depuis la Lune : une simple anecdote à l’échelle cosmique. La Terre poursuivra sa course, le Soleil se lèvera chaque jour, les forêts se redresseront et les cuisses des grenouilles s'agiteront de plaisir.

 

Alors, quelle importance ? Il y a la face sombre de l’humanité capable de tant d’horreurs, mais il y a aussi son aptitude à explorer le beau, le juste, le vrai. Les humains ont développé l’art et la culture, fait progresser la science, échafaudé des valeurs et des idéaux, tissé des trames de solidarité, de sagesse, de tendresse. Si l’humanité disparaît, combien d’histoires ne seront jamais racontées, combien d’œuvres sublimes se perdront à jamais ? Qui veillera sur les vitraux de Chartres, les toiles de Vermeer, les images de La Strada ? Que deviendront les vers d'Apollinaire, les opéras de Mozart, les Rimes de Nougaro… et les grands vins d'Occitanie ?

 

Cette créativité féconde qui nous tire vers le haut, vaut d’être préservée pour continuer de susciter désirs et émotions, de s’émerveiller au fil des générations. Elle exprime sans doute une union privilégiée de l’individu avec l’Univers cosmique dans lequel il a pris corps et se dissoudra. L’aventure humaine s’inscrit dans l’histoire du Monde où le meilleur d’elle-même peut s’accorder à l’harmonie Universelle. 

Et maintenant, que vais-je faire ?
Et maintenant, que vais-je faire ?

Eveil et raison d’être

Nous sommes insignifiants au regard de l’Univers mais notre influence est déterminante sur la planète qui nous héberge et les générations écloses à sa surface. Pour réduire notre empreinte sur le monde vivant, des solutions existent, d’autres sont à inventer sans renier le progrès et le confort qu’il procure. De nouveaux modèles de croissance, de consommation, de technologies, restent à bâtir pour une exploitation raisonnée des ressources et un meilleur partage entre tous. Certains envisagent déjà la colonisation d’autres Terres habitables dans l’espace pour soulager la nôtre, mais aujourd'hui nous n'avons pas d'ailleurs possible.

 

Le devenir du monde vivant nécessite l’engagement collectif mais aussi l’implication de chacun. Une conscience individuelle nécessaire pour changer d’attitude et participer de façon responsable au monde que l’on habite. Cet éveil à soi et aux autres permet également une écoute subtile du Monde, et nous éclaire sur la façon de le construire autrement. Il nous appartient d’œuvrer avec un peu plus de considération et d’humilité dans ce monde vivant, pour y prendre place sans trop le déranger.

 

Au-delà de cette prise de conscience citoyenne pour assurer notre avenir, il reste à trouver notre raison d’être dans cette énigme existentielle qui nous dépasse, et à laquelle l’Univers ne répond pas. Des origines au devenir, connaîtrons-nous un jour l’explication ? Y a-t-il un sens de ces réflexions en dehors du phénomène humain ? L’évolution de la vie tend-elle vers autre chose que la reproduction de l’ADN ? Qu’en pensent les baleines, les blobs, les chrysanthèmes ? C’est à chacun d'entrer dans le mouvement, à la recherche de soi, et trouver ses propres réponses, selon sa culture, ses croyances ou sa philosophie de vie.

 

Alors pour finir, laissons la parole à Voltaire : "Nous n’avons qu’un flambeau, gardons-nous de l’éteindre".